Ciné-Festival en Pays de Fayence

Lars-Gunnar Lotz

Né en 1982 en Autriche, Lars-Gunnar Lotz grandit en Rhénanie et fait ses études de communication visuelle à l’université des Beaux-Arts à Kassel. En 2005 il intègre l’académie du Film du Bade-Wurtemberg pour étudier la réalisation. Son premier court-métrage, Lisanne, a gagné plusieurs prix. En 2007 il participe à un échange de 3 mois avec la FEMIS à Paris. En 2009 il a obtenu une bourse de l’université de Los Angeles pour une «Hollywood-Masterclass».Son premier moyen-métrage, Pour Miriam, a été présenté à Berlin en 2009 et a gagné plusieurs prix dont celui de la meilleure actrice et celui du meilleur film à Aubagne. L’irréparable est son film de fin d’étude et a déjà gagné plusieurs prix.
Filmographie
2009 : Pour Miriam (Für Miriam)
2012 : L’irréparable (Schuld sind immer die anderen)

Un jeune délinquant très violent et sa victime se retrouvent face à face.
Ben, habité par une violence prête à exploser à tout moment, rencontre en prison Niklas, un éducateur qui lui propose de faire l’expérience d’un centre de réinsertion comme alternative. Ben accepte dans l’espoir de s’échapper. D’abord viscéralement allergique aux règles de vie commune, il s’adoucit petit à petit grâce à la patience d’une jeune éducatrice.
Puis arrive Eva, l’épouse de Niklas. Elle ne se rend pas compte tout de suite que Ben est celui qui l’a agressée sauvagement autrefois, lui conférant des blessures physiques et psychologiques. Ben par contre la reconnaît de suite. Il est effrayé à l’idée d’être reconnu par sa victime et doit affronter les démons qui alimentent son agressivité. . .
Ce passage obligé par l’aveu pour accéder au pardon, et le pardon comme passage obligé vers la paix intérieure, aussi bien de l’agresseur que de la victime, sont mis en scène avec une force peu commune. La parole vraie comme source d’une solution possible n’est nullement bradée, mais chèrement conquise au risque de faire éclater les personnages. Mais c’est la seule voie.
Le titre donné au film pour la distribution en France gauchit la pointe. Certes, l’acte de Ben a une conséquence qui est « irréparable ». Mais ce qui est en cause ici, c’est autre chose. La traduction française du titre allemand est : « C’est toujours la faute des autres. » Comme Ben repousse toujours la faute sur quelqu’un d’autre, Eva, lors d’une des séances de paroles, pousse Ben à bout en lui faisant répéter cette phrase de plus en plus fort. A la fin, Ben doit avouer qu’il ne se soucie guère des victimes et il ajoute : « C’est la faute des foutues victimes qui ne sont jamais là pour vous. » On devine du coup comment il en est arrivé là. Mais ce n’est pas explicité. La force du film réside précisément dans le fait qu’il ne se perd pas dans des analyses psychologisantes pour dédouaner la violence, mais qu’il montre un chemin pour en sortir une fois qu’elle est installée.
Un film extrêmement fort dont on ne sort pas indemne.

L'irréparable (Schuld sind immer die anderen)

Séances :