Abu Bakr Shawky

Né en 1970 au Caire, il est diplômé en Beaux-Arts à New York. En 2008 il tourne un documentaire sur une léproserie, The Colony,  maintes fois primé. Il a réalisé des publicités et a été consultant pour la série The looming Tower. En 2012, il a réalisé The Things I Heard on Wednesdays.

Yomeddine

Avec :
Rady Gamal

Égypte, Autriche, Etats-Unis d'Amérique, 2018, 97min. arabe ,

Beshay, 40 ans, lépreux aujourd’hui guéri, n’avait jamais quitté depuis l’enfance sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la disparition de son épouse, il décide pour la première fois de partir à la recherche de ses racines, ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne.
C’est une histoire simple et touchante, pleine d’humanité, avec de belles images, ce road movie à travers l’Égypte des exclus. Malgré son corps difforme et sa vie déformée, Beshay est plein de bonté et de sagesse. Obama, un orphelin plein de vie et enjoué, s’invite au voyage, cherchant en Beshay la famille qu’il n’a pas eue. Leur périple nous amène à travers le pays, le Nil, les villes, les villages, le désert. Ils doivent se faire discrets. Même guéris, leur place n’est pas parmi les autres ». Deux phrases sont importantes : au milieu du film, quand Beshay et Obama  sont accueillis dans une petite communauté de personnes handicapées, l’un dit on ne tient que parce qu’on croit au jugement dernier : nous serons tous égaux ». Vers la fin du film, le père de Beshai, qui avait abandonné son enfant dans la léproserie, lui dit en guise d’excuse que c’était pour le protéger, pour le mettre à l’abri dans un endroit soustrait au jugement des autres. La plus grande souffrance, n’est-ce pas le regard méprisant qu’on jette sur nous ? La plus grande grâce, n’est-ce pas la chaleur partagée malgré ce que nous sommes ? Une belle leçon d’humanité.

Festivals :

Cannes 2018 ; La Rochelle 2018

Projeté au Ciné-Festival en 2018. En compétition

Séances :