Ciné-Festival en Pays de Fayence

Sarah Bouyain

Sarah Bouyain est métisse franco-burkinabé. Elle vit en France. Après une licence de mathématiques, elle travaille comme assistante caméra sur différents films, documentaires, fictions et aussi des publicités, dont Léon de Luc Besson, Le cri du c?ur et Afrique Mon Afrique deux fictions d’Idrissa Ouedraogo (1994), ainsi que Couleur Café d’Henri Duparc (1997). En 2000, elle a réalisé le documentaire Les Enfants du Blanc. En 2003 est paru Métisse façon, un recueil de nouvelles. En 2010, elle a terminé Notre étrangère. Elle a écrit différents articles principalement consacrés au thème du métissage et de l’exil pour Africultures, Présence Africaine et le Codesria.

Le film entrelace l’histoire d’Amy et celle de Mariam. Amy, jeune métisse, quitte Paris suite au décès de son père et revient au Burkina Faso pour retrouver sa mère dont elle a été séparée à l’âge de 8 ans. Mais dans la maison de son enfance, il n’y a que sa tante. Entre une cour familiale aussi rassurante qu’étouffante et une ville où elle n’a plus de repères, Amy cherche son histoire. Mariam, dont on se doute rapidement qu’elle est la mère d’Amy, travaille comme technicienne de surface et, telle une ombre furtive, glisse à la lisière de la vie. Depuis peu, Mariam a rencontré Esther, cadre dans l’entreprise parisienne où elle fait le ménage. Esther veut apprendre le dioula, la langue maternelle de Mariam. Ces deux femmes solitaires apprennent à s’apprécier. Et pourtant ...
Ce film est nourri d’éléments autobiographiques. La réalisatrice voulait faire un film sur les problèmes de langue et de métissage, sur les ponts à construire entre les civilisations et les identités différentes. Au cours de l’écriture d’autres facettes s’y sont mêlées, la question de la filiation, du désir d’enfant, du besoin de trouver sa place dans la société. Monté de façon très épuré, le film déploie avec d’autant plus de force émotionnelle contenue la quête croisée des deux femmes.

Notre étrangère

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